Madeleine
Marie PLANTEVIGNE, fille de parents cultivateurs, est née
à la Broussette - petit hameau de la commune d’Oradour en
Charente - le 11 avril 1897. Le 9 septembre 1919, elle épouse
Gustave NORMAND, également cultivateur. A cette époque là,
ils exploitent une belle propriété à Germeville.
Très tôt, les époux NORMAND affichent
leurs convictions politiques (Gustave était militant du P.C.),
lorsque la guerre éclate, mais cet état de fait ne dissuade
pas pour autant Madeleine et Gustave de rompre avec le Parti
Communisme. Madeleine Normand deviendra chef du P.C
Nord-Charente suite à la mutation de Guy BRION l’instituteur
qui en était le dirigeant.
Elle réorganise le parti afin
de collecter des fonds et des denrées alimentaires pour les
clandestins et charge également celui-ci de leur assurer des
"planques". Ceux sont là les premiers actes de résistance
des époux NORMANDS. Lors de l'été 1941, beaucoup
de leurs amis seront fusillés dans les départements limitrophes.
De plus, l’armée Russe est acculée par la Wehrmacht rendant
les époux NORMANDS très inquiets de leur devenir. Les divers
faits de cette période renforcent leur engagement dans la
résistance. Ils sont repérés et doivent partir.
Ils vont vendre une partie de leurs
biens et louer leurs terres pour pouvoir consacrer tout leur
temps à la lutte anti-fasciste. Leur chemin les dirigera vers
Saintes. Installés en ce lieu, ils continuent de façon soutenue
leur lutte au côté de Georges BEYER. Journaux et tracts clandestins
circulent fort bien, mais dés mars 1942, se sentant
repérés, ils décident alors de rentrer complètement dans l’illégalité
et de se faire faire des fausses cartes d’identités. Le 27
mars 1942, Madeleine, inquiète de ne voir personne, ne peut
attendre plus lontemps et par chez Marcelle LEMASSON (livreuse
des cartes). Son impatience lui vaudra d’être repérée.
Les époux NORMANDS vont être
arrêtés par la police spéciale de Bordeaux et
trois sbires du commissaire POINSOT. Ils vont être interrogés
pendant quatre jours, puis conduits à Paris passer encore
quelques jours dans les bureaux des Renseignements Généraux,
puis au dépôt. Le 29 avril, Gustave sera transféré au Cherche-Midi
et Madeleine à la Santé.
Le 24 août suivant, Madeleine est
transférée à Romainville où elle revoit son mari devenu presque
aveugle, à la suite des coups reçus lors des
interrogatoires. Le 24 janvier 1943, Madeleine est déportée
vers Auschwitz par le premier convoi « Nuit et Brouillard
» des femmes résistantes françaises. Elle deviendra le matricule
31678.
Madeleine Normand sera assassinée
le 23 février 1943 à Birkenau à la suite de terribles
coups de bâton infligés par une stubova acharné.
Gustave Normand a été fusillé au
Mont-Valérien le 2 octobre 1943. |